mardi 20 novembre 2012

Bobo ou Prolo?



T’as beau pas être bobo
Y a des colorants pas marrants

Du mazout dans les océans

Des trucs bizarres dans nos assiettes

Pauvre bifteck !
La petite Juliette et son Roméo
Tournent à poil dans les films pornos
Y a pas plus d'amour sur pellicule
Que d'fleurs sur le bitume

T'as beau pas être bobo
Tu te retrouves catalogué, é, é, é, é

couplet Louis Chedid, refrain La Courge



Le diagnostic (ou l’insulte je ne sais pas trop) a été énoncé par plusieurs de mes amis : « La Courge t’es une bobo ».


Tissus à pois et liberty ma petite mercerie
Badges calire
Patron IPE


Les symptômes pour commencer...
Bon ben je vote à gauche, ma blonde boit du lait bio, elle a un cartable handmade, je boycotte l’huile de palme, je privilégie les cosmETHiQUES non testés sur les animaux, je vais au théâtre, à des expos, j’aime GAINSBOURG (père et fille), les films de Sofia Coppola et ceux de Wong Kar Wai et  il m’arrive même d’écouter  Benjamin Biolay et pire Julien Doré (ce dernier point reste entre nous, cela va sans dire).

Si on fait abstraction de mes goûts douteux en matière de musique, je suis sans doute assez bohème.
Mais je ne suis objectivement pas bourgeoise. J’en suis même assez loin à vrai dire.
Quand je feuillète certains magazines de mode et que je vois de belles chaussures (dites accessibles à toutes les bourses) à 250 euros la paire, j’ai même l’impression d’être franchement pauvre.

Suis-je bobo dans mes rêves ?
Dans mes rêves ma blonde ne porte que des vêtements « made in France », joue avec des jouets en bois jurassien, mange sa purée de carotte bio sur notre terrasse depuis laquelle nous pouvons respirer un air pur et saluer les cyclistes qui se rendent le cœur léger au travail ayant à l’esprit qu’ils font un métier épanouissant pour lequel ils sont convenablement payés .
Ma fille se dépêche d’avaler sa purée avec une gourmandise extrême puis elle enchaîne sur un yaourt maison au lait de chèvre fait dans la jolie yaourtière de maman courge, laquelle a enfin du temps et ne laisse donc plus sa yaourtière moisir sous l’évier.
Une fois son repas avalé, elle fait quelques bulles non polluantes depuis la terrasse (et oui je ne rêve même pas d’un jardin) puis ma blonde se rend dans une école PUBLIQUE  trop chouette.

A bien y réfléchir, je rêve sans doute d’un monde plus équitable. Je rêve d’une école publique de qualité où l’enfant pourrait apprendre à son rythme et où le résultat serait finalement moins important que le cheminement jusqu’à ce résultat. Une école où l’évaluation individuelle, systématique et parfois stigmatisante n’aurait plus sa place. Je rêve d’une école dans laquelle chaque enfant pourrait apprendre à son rythme, apprendre à penser par lui-même, s’épanouir.
Je suis malade à l’idée d’imaginer que certains vêtements ou jouets de ma fille ont été fabriqués par d’autres enfants à peine plus vieux qu’elle. J'ai même franchement envie de vomir quand plusieurs mois avant Noël je ne peux pas aller acheter des yaourts sans tomber sur un étalage monstrueux de jouets devant lesquels les enfants ne peuvent que passer.

Mais je me demande quand même si on nous prendrait pas un peu pour des courges en nous faisant croire que ce commerce qui coûte un bras et qui n’est accessible qu’aux mieux lotis est réellement équitable. Personnellement je ne rêve pas de pouvoir me payer le commerce équitable pour riches.
Fini le temps où toutes ces boutiques parisiennes si mignonettes aux vitrines délicieusement vintage (dans lesquelles le moindre cabas en coton bio fabriqué en Europe te coûte un bras) me faisaient rêver.  J’en peux plus du mignon, du "vintage-neuf", du nœud-nœud, du pois-pois et du liberty franco-franchouillard qui te font te sentir fauchée et te font culpabiliser de fringuer ta progéniture en grande partie chez K*abi et autres magasins pas chers.
Alors oui on pourrait acheter moins de vêtements et ne prendre que du made in France, ce qui financièrement reviendrait à n’acheter qu’un change contre 10 mais les gens qui avancent cet argument n’ont pas d’enfant en bas âge qu’il faut changer trois fois par jour*. 
(Si toutefois ils ont un enfant en bas âge qui ne se salit jamais, n’a pas d’accident pipi etc. je suis tout à fait disposée à le leur échanger contre ma fille, dans ce cas merci de bien vouloir me contacter par mail.)

Je n’ai aucune raison de me plaindre, je ne manque de rien mais si j’en crois les critères des magazines et ceux des magasins bios, je suis davantage décharde que bourgeoise. 
Je suis une pauvre bohème (un pauhème ?).

La vie de pauhème  me convient finalement assez bien.
Je n’en suis pas parfaitement satisfaite et je souhaiterais être une meilleure éco-citoyenne mais je ne suis pas déconnectée de la réalité.
Noël approchant, la blonde aura un cadeau made in Swiss (oui je vous ai dit qu'elle s'était découverte une passion pour l'heure) et je pense fabriquer pas mal de cadeaux pour les personnes de notre entourage.
Voilà qui donnera peut-être du sens à ces fêtes de fin d'année.
Je dépense moins donc je suis (quand même). 

Et si bourgeoise bohème je suis parfois, je ne veux être que celle de Maupassant (oui là c'est mon côté bobo qui ressort) :
« Ce fut elle alors qui lui serra la main très fort, très longtemps ; et il se sentit remué par cet aveu silencieux, repris d'un brusque béguin pour "cette petite bourgeoise bohème et bon enfant" qui l'aimait vraiment, peut-être. » 
Extrait de Bel Ami 

vendredi 9 novembre 2012

Une approche ludique des chiffres et des nombres (si, si je vous jure!)


S'il y a bien quelque chose qui ne m'a jamais semblé ludique, ce sont les chiffres et les nombres.


Voici donc une proposition de jeu de Nounou nature pour les mioches. Un moyen sympachouette d'appréhender les chiffres et les nombres tout en développant sa motricité fine. 

Parce que là où il y a de la gêne il n'y a pas de plaisir et (selon moi) là où il y a de l'ennui il n'y a ni véritable apprentissage de la vie ni bien-être de l'enfant. 


Photo © Natural Chic Mama


Il vous faut un cercle en carton ou une frise, pour ma blonde j'ai choisi la frise, vu que Mademoiselle s'est découvert un intérêt récent pour les montres et l'heure (et la peinture), je veux éviter qu'elle s'emmêle les pinceaux.


Sont aussi nécessaires un feutre noir, une règle, un compas si vous choisissez l'option cercle, des pinces à linges, des gommettes colorées (il vous faut 10 couleurs).



Délimitez dix cases sur le cercle ou la frise (petite astuce : j'ai fabriqué ma frise en collant 10 fiches cartonnées donc ce fût d'autant plus simple de délimiter les cases) puis y coller des gommettes colorées, d'abord une gommette dans la 1ère case puis 2 dans la seconde etc. jusqu'à 10. Numérotez les pinces à linge de 1 à 10. 


Puis à l'enfant de mettre chaque pince à linge sur la bonne case. 





Et comme on parle chiffres et nombres, je ne résiste pas à l'envie de partager avec vous un de mes livres chouchous de la bibliothèque de ma blonde.


Le livre à Compter de Balthazar, A la poursuite du lapin brun de Marie-Hélène PLACE et Caroline FONTAINE-RIQUIER est un livre malin, délicieusement illustré, un petit bijou de poésie.

Je vous reparlerai prochainement des Balthazar, collection Aide-moi à faire seul, inspirée de la pédagogie Montessori.


A très vite,


samedi 18 août 2012

Hop hop hop

Pour mon premier véritable billet, je vais me contenter de partager deux articles sur l'éducation.

Le premier est une interview assez philosophique de Philippe Meirieu, pédagogue et essayiste. 

Le second est un article pertinent de Jacques Bernardin, lui aussi spécialiste de la pédagogie.

Bonne lecture ;-)